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Être brodeuse et dentellière, à quoi ça sert ?

C’est une question que j’entends régulièrement, et ne parlons pas des dentellières qui non seulement font un métier dont bon nombre n’en voit pas l’utilité, mais en plus elle sont fonctionnaires !

Je rentre justement d’un colloque sur les PCI (Patrimoines Culturels Immatériels) qui a eu lieu à Granville dans le département de la Manche, en ce début février 2018, c’est pourquoi, j’aimerais par cet article vous amener à cette réflexion. Voici, quelque bribes de réponses que j’ai pu trouver.

Être brodeuse et dentellière, c’est préserver des savoir-faire, donc être acteur de la préservation d’un Patrimoine Culturel Immatériel vivant. Oui avec ça, vous n’êtes pas plus avancé. Qu’est-ce que cela apporte de préserver ce patrimoine ?

Préserver un patrimoine vivant et humain, préserver notre passé qui a fait notre société actuelle, qui continue à évoluer et contribuera aussi à créer notre société de demain.
– Jouer un rôle important de lien social intergénérationnel indispensable à nos sociétés humaines, l’Homme, comme bien d’autres espèces sur Terre, n’est pas fait pour vivre seul.
Permettre la valorisation d’un territoire, contribuer à son dynamisme et son image en l’entraînant dans une politique de développement durable.
– Et bien souvent, il est un apport économique direct sur son territoire soit par le biais touristique soit par le biais d’entreprises actrices de cette préservation.

En résumé, mon travail est similaire à celui des Parcs Naturels Régionaux, à celui de la Manufacture Bohin ou encore celui de La Fabrique du Patrimoine, nous somme tous des acteurs complémentaires de la sauvegarde de notre Patrimoine Culturel Immatériel Français.

Mais concrètement, comment arrive t-on à cette préservation ? Et bien, cela n’est que ma vision des choses, mais, déjà, il faut un travail collectif entre acteurs politiques, publics et privés, nous n’y arriverons pas en restant à faire nos petites actions chacun dans notre coin. Ensuite il faut communiquer et valoriser ce savoir-faire, aux nouvelles générations, ou aux nouveaux arrivants qui ne connaissent pas les coutume de notre territoire. Et puis il faut le laisser avancer, évoluer avec son temps, ne surtout pas vouloir le garder figé pour qu’il puisse s’adapter à chaque époque. Sans oublier de le transmettre d’un côté auprès du public d’amateur afin qu’il soit connu du plus grand nombre, et également auprès de professionnels dans le but de préserver son histoire, sa technique et ses différentes évolutions.

Voilà, j’espère vous avoir éclairer sur la question. Je finis juste en vous parlant de l’UNESCO : Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, qui à créé en 2003 deux listes de Patrimoine Culturel Immatériel à préserver : une liste représentative et une autre de sauvegarde urgente. Le savoir-faire du Point d’Alençon, dentelle à l’aiguille Ornaise, est depuis le 16 novembre 2010 sur la liste représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.

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